AVEC FO, LES PERSONNELS REFUSENT LE CHAOS DES MESURES MACRON-ATTAL ET EXIGENT LA SATISFACTION DE LEURS REVENDICATIONS !
SANS SURPRISE, LES DÉCLARATIONS TONITRUANTES DU PRÉSIDENT MACRON ET DE SON MINISTRE ATTAL DURANT LES SEMAINES QUI ONT PRÉCÉDÉ LA RENTRÉE N’ONT PAS EMPÊCHÉ QUE LA RÉALITÉ ÉCLATE AU GRAND JOUR.
Quelques jours à peine après la reprise des cours, les grands titres de la presse nationale dressaient le constat d’échec des promesses présidentielles et ministérielles : « Rentrée scolaire : collèges et lycées restent en proie aux pénuries d’enseignants » s’alarmaient Les Echos du 12 septembre ; « Rentrée sans profs, la vacance de Monsieur Attal » ironisait Libération le même jour ; « Un professeur par classe : la promesse intenable de l’exécutif » déplorait Le Figaro, tandis que Le Monde constatait « Après sa promesse, Gabriel Attal rattrapé par le manque d’enseignants à la rentrée » et que Médiapart concluait « Pénuries de personnels et affectations chaotiques : le tableau noir de la rentrée » ; le 16 septembre, France Info révélait « Comment les parents d’élèves font face à la pénurie de professeurs : « On bouche les trous avec des exercices sur internet » »…
DANS LES ÉTABLISSEMENTS, DEPUIS LE 1 ER SEPTEMBRE, LES PERSONNELS SE RÉUNISSENT AVEC LE SNFOLC, ET DRESSENT L’ÉTAT DES LIEUX.
Les personnels du collège Jean Jaurès à Poissy (Yvelines) dénoncent : « Des classes surchargées, près de 29 de moyenne sur tout le collège, du jamais-vu ! Il n’y a plus de médecin scolaire ; Il manque toujours près de 71h dans notre dotation, deux classes ont été supprimées en conséquence à la rentrée ; Il manque au moins 0.5 ETP d’AED, supprimé en juin ! Beaucoup de collègues se retrouvent avec des emplois du temps à trous, notamment entre 10h30 et 13h30. »
Les personnels du Lycée Général et Professionnel Pierre et Marie Curie à Menton (Alpes Maritimes), réunis en heure d’information syndicale « avec la présence de collègues syndiqués (SNES-FSU, FO, SNETAA FO, SGEN) et collègues non syndiqués » constatent : « Dans notre établissement, 15 postes dans le LP et 15 dans le LG, ainsi qu’une dizaine entre Surveillants et Administratifs ne sont pas pourvus. Nous avons plus de 30 élèves par classe, jusqu’à 36/37, notamment en seconde. »
Lundi 4 septembre, les professeurs du Lycée Condé de Sarcelles (Val d’Oise) ont découvert « des emplois du temps erronés et inapplicables (oublis d’options, d’AP, de projets : Éloquence théâtre, etc.) ou incohérents avec parfois 3 heures de mathématiques à la suite ». Ils constatent qu’« il manque 4 professeurs en LP et 1 poste d’AED supprimé en juin ». Une longue liste des dysfonctionnements est rédigée. « Cerise sur le gâteau : certains emplois du temps ne prévoient aucune pause-déjeuner avec 6 à 8 heures de cours d’affilée ».
En Gironde, les informations remontées des établissements montrent que « Il y a des manques notamment, en EPS, éducation musicale, sciences physiques, économie et gestion, histoire et géographie… C’est parfois des temps pleins comme en sciences physiques au collège de Lacanau ou des BMP : 4 h en éducation musicale à Arsac, 10 h en lettres modernes au lycée Jean Monnet de Blanquefort, etc. On constate des effectifs toujours chargés comme plus de 30 élèves au collège Cassignol en cinquième, quatrième, troisième (mais ce collège a réussi à obtenir l’ouverture d’une classe jeudi 7 septembre en troisième), 28 élèves en sixième au collège de Castelnau, etc. Les effectifs sont aussi chargés au lycée : 35 et nous voyons que dans les classes de STMG, il manque des professeurs économie et gestion et que les effectifs sont chargés (37 à Eiffel, 35 au lycée de Blaye, 36 au lycée de St André de Cubzac, etc.). Il manque aussi des psyEN : deux à Blaye et deux à Pauillac »…
POUR CEUX QUI EN DOUTERAIENT ENCORE, LA PREUVE EST FAITE : LA RENTRÉE SCOLAIRE MACRON-ATTAL, C’EST LE CHAOS !
Partout les professeurs manquent, dans toutes les disciplines, mais également des CPE, des AED, des AESH, des aides labos, des Psy-EN, des infirmières, des personnels administratifs, voire même des personnels de direction… Partout, les classes sont surchargées (28, 29, voire plus de 30 élèves en collège, 35, 36 élèves, voire plus en lycée)… Partout, les conditions de travail ne cessent de se dégrader, et les situations de personnels placés dans des conditions impossibles se multiplient (services éclatés sur plusieurs établissements, emplois du temps à trous, ou surchargés etc.). Les TZR et les professeurs contractuels sont particulièrement frappés, avec des affectations tardives, sur plusieurs établissements, voire en dehors de toutes règles…
Après l’opération de diversion et de division autour de l’abaya, Gabriel Attal se saisit du suicide d’un jeune lycéen de Poissy victime de harcèlement le 5 septembre pour braquer les projecteurs sur la lutte contre le harcèlement scolaire, annonçant le 18 septembre vouloir déclencher « un électrochoc à tous les niveaux ». Mais au lieu de prendre les dispositions pour créer en urgence les postes nécessaires de personnels infirmiers, de médecins scolaires, de Psy-EN, d’assistants sociaux, de professeurs, de CPE, d’AED etc., la priorité est donnée à la répression, un collégien d’Alforville soupçonné de harcèlement étant interpelé et menotté par des policiers en pleine classe le 19 septembre.
POUR LEUR PART, LES PERSONNELS NE SE LAISSENT PAS DUPER PAR LA COMMUNICATION MINISTÉRIELLE. ILS SE MOBILISENT SANS ATTENDRE POUR DÉFENDRE LEURS REVENDICATIONS (POSTES, CONDITIONS DE TRAVAIL…) :
Dans l’Oise, dès cette première quinzaine de rentrée, la grève est lancée au collège Louis Bouland à Couloisy et au collège Jacques Monod à Compiègne. Dans ce dernier établissement, les collègues en grève à 100% obtiennent le jour même les heures qu’ils demandaient pour dédoubler le cours d’espagnol à 34 élèves. Au lycée Jean Rostand à Chantilly, 77 collègues ont adopté un communiqué de soutien à la grève du LP voisin.
Jeudi 14 septembre, le Lycée Polyvalent Jean Macé de Vitry-sur-Seine (Val de Marne) était en grève avec les syndicats CGT, SUD, FO, FSU, UNSA, pour protester contre le manque criant de personnel (infirmière, assistante sociale, gestionnaire, CPE, AED, professeurs…) et exiger la création des postes nécessaires. La grève a été à nouveau décidé le mardi 19 septembre pour obtenir satisfaction sur les revendications.
Au Lycée Condé de Sarcelles, après s’être mis en grève les 7 et 8 septembre, et la parution d’un article dans Le Parisien, les collègues obtiennent le remaniement de leurs emplois du temps (par le Directeur académique lui-même), permettant de reprendre les cours dans de moins mauvaises conditions. Mais les 4 professeurs, l’AED et 4 personnels techniques manquent toujours…
Dans de nombreux autres établissements, à travers tout le pays, les personnels continuent à prendre position pour refuser collectivement le « Pacte enseignant », tandis que dans les lycées, des réunions s’organisent pour exiger l’abrogation des réformes Blanquer du lycée et du bac, ainsi que de Parcoursup, et le rétablissement du baccalauréat national.
Ils ont raison !
Les personnels peuvent compter sur le SNFOLC pour les aider à se réunir partout, dans leurs établissements, et à se regrouper pour construire le rapport de force pour obtenir satisfaction sur leurs
revendications :
- Annulation des suppressions d’heures, de postes et des fermetures de classes ; rétablissement de
toutes les heures d’enseignement disciplinaire, et création de tous les postes nécessaires dans toutes les catégories de personnels (professeurs, CPE, Psy-EN, AED, AESH…) ; - Retrait / abrogation de toutes les mesures visant à contraindre les personnels à « travailler TOUJOURS plus » : « Pacte enseignant », stages de formation hors temps de service, réforme des retraites Macron-Borne ; Et, à la place, une véritable augmentation de salaire : + 10% tout de suite et ouverture de négociations pour rattraper le pouvoir d’achat perdu depuis 2000 (au moins 25%) ;
- Arrêt des contre-réformes et des expérimentations remettant en cause le cadre national de l’Ecole,
des enseignements disciplinaires et des statuts et missions des personnels ; - Abrogation des réformes Blanquer du baccalauréat et du lycée, de Parcoursup, et rétablissement du baccalauréat national, premier grade universitaire, fondé sur des épreuves disciplinaires, nationales, terminales et anonymes.