Réforme de la formation des enseignants et des concours : une attaque d’ampleur contre le recrutement sous Statut !
La ministre Belloubet a présenté le lundi 6 mai son projet, pour une mise en œuvre dès la rentrée de
septembre 2024. Le gouvernement veut aller vite pour une réforme aux dégâts multiples.
Pour tous, le maintien de la « masterisation » et la remise en cause du Statut de fonctionnaire !
- Un concours à Bac + 3 mais une titularisation toujours conditionnée à l’obtention du master.
- Des lauréats de concours qui ne seront pas fonctionnaires ! Ils seront simplement « indemnisés » en M1, comme « stagiaires alternants » à 900 € ! Pour la FNEC FP-FO, c’est une remise en cause des concours de la Fonction publique qui permettent de devenir immédiatement fonctionnaire stagiaire.
C’est un coup porté au Statut. - Des étudiants fonctionnaires stagiaires de M2 toujours surchargés par des exigences multiples, rémunérés à 1 800 euros.
- Un M1 sans utilité dans la formation professionnelle, puisque les lauréats des concours déjà détenteurs d’un master ou d’une expérience professionnelle suffisante en seraient dispensés…
Pour les PE, la mise en place de pseudo-licences, dites « PPPE »
- Des licences en forme d’impasse : pour ceux qui échoueraient aux tests ou au concours, il n’y a aucune possibilité de poursuivre en master disciplinaire.
- Pour valider le concours, il faudra valider des tests durant l’année de L3 et réussir les épreuves orales d’admission. Comme en médecine, la préparation de ces tests serait la porte ouverte à d’onéreuses « prépas » privées.
- La programmation de l’assèchement des candidatures au concours de PE : en effet, comment penser que cette réforme des concours rendra le métier plus attractif ? Il y aurait nécessité de postuler en « PPPE » dès l’année de Terminale sur Parcoursup, en vue d’une éventuelle réussite au concours et aux tests, pour prétendre à l’indemnité de 900 € en M1, puis à une titularisation éventuelle à Bac + 5.
- L’inégalité devant le concours : les licences PPPE exempteraient du passage des épreuves d’admissibilité. C’est là encore à l’encontre du Statut de la Fonction publique, où la qualification reconnue par les diplômes nationaux doit donner les mêmes droits devant les concours.
CAPES : un recul alarmant de la qualification disciplinaire
- Pour les CAPES et assimilés, la moitié du volume horaire de L2 et L3 serait absorbée par un référentiel national imposé par le MEN, le format des épreuves demeurant inchangé : beaucoup de « compétences » de conformation aux exigences hiérarchiques ou idéologiques, des connaissances disciplinaires réduites à la portion congrue. Ce serait la déqualification généralisée.
La FNEC FP-FO dénonce ce passage en force, ce nouveau 49.3 sur les concours et la formation des enseignants, en totale concordance avec le projet Guerini sur la Fonction publique, qui implique la disparition des catégories et des statuts de corps.